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Dans la Pierre de Rosette de Diop Mbacké, l’auteur avançait la théorie selon laquelle il est aujourd’hui possible de rapprocher les coordonnées géographiques réelles...

Dans la Pierre de Rosette de Diop Mbacké, l’auteur avançait la théorie selon laquelle il est aujourd’hui possible de rapprocher les coordonnées géographiques réelles (telles qu’observées sur Google Maps, par exemple) aux versets sacrés du Coran. Pour des millions de fidèles à travers le monde, cet ouvrage est la parole de Dieu, transmise à l’Ange Gabriel et au prophète Mohamed. Le Coran représenterait donc une manière pour tous ses lecteurs de pouvoir mieux comprendre l’Histoire de l’humanité.

Dans la Géographie du Sacrée, publiée aux éditions AMH, l’écrivain poursuit et aiguise sa théorie.

Selon lui, il est tout à fait possible d’établir des connexions directes entre des sites colossaux et importants ainsi que des personnages sacrés. En ce sens, l’auteur estime qu’Allah a disséminé des messages secrets à l’ange, afin que Mahomet puisse les délivrer au monde. Force est de constater que certaines sourates correspondent bien aux terres relatées dans l’Islam, comme c’est le cas à la page 14 de la Géographie Sacrée. Pour cette partie, les coordonnées géographiques sont la latitude 8 et la longitude 26. Pour mettre en pratique son approche scientifique et spirituelle à la fois, Mbacké Diop lit la sourate 8 et le verset 26. Voici le passage du livre sacré des musulmans : « Et rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux, opprimés sur terre, craignant de vous faire enlever par des gens. Il vous donna asile, vous renforça de Son secours et vous attribua de bonnes choses afin que vous soyez reconnaissants. » Cela renvoie le lecteur au Soudan, à la période où le prophète a envoyé quatre-vingts musulmans (dont ses filles) en Éthiopie, car le roi était chrétien. Sur place, le monarque trouve une ressemblance entre les deux religions et leur assure la protection, au cas où ils se retrouveraient chassés et donc exclus pour leur foi (musulmane).

Dans un autre passage du livre, l’auteur met en parallèle l’idolâtrie de la vache après le voyage de Moïse, un immense péché (car il n’y a qu’un seul Dieu) et la zoolâtrie. Ce dernier culte nettement plus ancien que les religions révélées est considéré par l’écrivain comme le résultat de cette « discorde entre Moïse et son peuple (donc les Juifs) », à la page 19.

Au sein de cet essai, le lecteur s’interroge souvent sur la pertinence des données.

Il est donc question de bien contextualiser chaque choix développé par l’auteur, qui établit des liens entre diverses civilisations du monde entier comme la Chine. Cet angle de réflexion original impliquerait la présence de Noé et les civilisations chinoises de Fuzhou. Pour rappel, Noé est un patriarche très important dans la Bible. Il est également prophète dans l’Islam. L’auteur n’hésite pas à pousser la théorie, allant jusqu’à comparer les 13 colonies anglaises débarquées en Virginie à l’essor des premières civilisations indiennes d’Amazonie, qui se sont dirigées vers l’Asie.

Dans la littérature, un essai renferme une série de réflexions personnelles, qui sont orientées.

C’est l’auteur qui livre une vision intimiste — ce qui correspond bien à La Géographie Sacrée. Par exemple, une section se consacre à la cathédrale de Séville, à la page 28. Il s’agit du lieu où est enterré le cercueil contenant la dépouille de Christophe Colomb. Ainsi, le verset décrit cet emplacement : « Nous avons décoré le ciel le plus proche d’un décor : les étoiles ». Christophe Colomb est un explorateur que l’on ne présente plus. Ancien Gouverneur des Indes, il a établi un premier contact entre les Indigènes et les Européens. Le génocide qui en a suivi en fait une des figures les plus controversées à ce jour, puisqu’il est même impossible de déterminer avec certitude le nombre de morts, entre l’année 1492 et 1600.

Cette conséquence dramatique a également lancé la machine de l’ère moderne, avec l’exploitation de nouvelles terres et la naissance des États-Unis d’Amérique.

De multiples personnages historiques ambigus poussent à l’interrogation.

L’expérience humaine a bel et bien été marquée par le sang, mais aussi par un progrès technique remarquable. Mbacké Diop fait référence à Charles de Gaulle et à sa victoire sur les forces de l’Axe, en rapprochant le lieu de son inhumation (Colombey-les-Deux-Eglises), grâce à la sourate 48, verset 4 : « À Allah appartiennent les armées des cieux et de la terre ; et Allah est Puissant et Sage. » Ce passage serait donc prophétique, quant au combat du général pour la liberté de la France.

Cet essai spirituel signé Mbacké Diop soulève des points qui susciteront l’intérêt d’un lectorat qui aime sortir de sa zone de confort. Se confronter à une vision différente, qui tranche avec l’opinion de la masse. Par ailleurs, les nombreuses recherches et la précision de l’auteur sont remarquables. En effet, le Coran n’est pas un texte bref : il s’agit donc d’un support d’étude extrêmement complexe, qu’il appartient de déchiffrer, à la manière d’un archéologue. Sous forme de livre, le fruit de ce travail apparaît comme une approche originale des origines de la religion et de l’humanité.

 

Le site de l’auteur : https://diop-mbacke.fr/

 

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